⡇

d’après un conte de Charles Perrault

Il était une fois, un bûcheron¹, nommé Blaise et sa femme, Fanchon qui vivaient dans une forêt. Ils étaient pauvres et ils habitaient dans une modeste cabane en bois.

Un jour, Blaise était en train de travailler dans la forêt. Il coupait un arbre et il se lamentait sur sa pauvre vie. Il pensait que son travail était dur et difficile et que sa femme et lui étaient si pauvres ! C’est alors que le dieu Jupiter lui est apparu.

Jupiter avait pitié du pauvre bûcheron et de sa femme et il lui a dit :
– Écoute mon pauvre Blaise, je vois que ta femme et toi, vous avez une vie misérable. J’ai pitié de vous alors j’ai quelque chose pour toi. Je t’accorde d’exaucer trois souhaits². Mais attention, réfléchis bien à ce que tu souhaites vraiment.
Le bûcheron était heureux et il a répondu :
– Oui, oui, merci !
Mais Jupiter a répété :
– Sois prudent³ avant de prononcer tes vœux⁴ !

Alors le bûcheron est retourné chez lui et il a tout raconté à sa femme. Il lui a demandé :
– Qu’est-ce que nous allons faire comme vœux, Fanchon ? Des coffres remplis d’or ?
Mais sa femme qui était prudente, lui a dit :
– À quoi nous servirait la richesse si nous tombons malades ? Il faut d’abord souhaiter être en bonne santé !
Le bûcheron a réfléchi et il a dit :
– Oui, tu as raison Fanchon, c’est sans doute préférable de souhaiter la bonne santé en premier.
Puis il a jouté :
– Oh, comme c’est difficile de choisir !

Le bûcheron et sa femme étaient pensifs⁵ et le bûcheron a commencé à avoir faim. Alors il a dit :
– Ah, cette aventure m’a creusé⁶. J’ai faim et je souhaiterais avoir là tout de suite du bon boudin⁷ !
Aussitôt demandé, aussitôt exaucé⁸. Un magnifique boudin est apparu sur la table à manger. La femme du bûcheron était furieuse. Elle a fait des reproches⁹ à son mari :
– Quoi ?! Du boudin ! Tu es ridicule et stupide ! C’est un souhait ridicule !

Fanchon a tellement insulté son mari qu’il s’est fâché et qu’il a crié :
– Je souhaite que le boudin pende¹⁰ au bout de ton nez, méchante femme !
Aussitôt demandé, aussitôt exaucé. Le boudin a pendu au bout du nez de Fanchon.

La situation était incongrue¹¹ et cocasse¹².Pour la première fois de leur vie, le bûcheron et sa femme allaient pouvoir réaliser leurs rêves mais Fanchon était là avec un boudin qui lui pendait au nez ! Après un moment de silence, Blaise a bredouillé¹³ :
– Ma petite Fanchonnette, c’est plus la peine de nous tracasser¹⁴ pour trouver le troisième souhait… Je veux juste que ce beau boudin retourne dans le plat et que tu redeviennes aussi jolie qu’avant avec ton si mignon bout de nez…

Aussitôt demandé, aussitôt exaucé. Le boudin a quitté le bout du nez de Fanchon et il est retourné dans le plat . Le visage de Fanchon était comme avant. Le bûcheron a déclaré à sa femme :
– Plus que tout l’or du monde et tous les souhaits, je préfère ton visage et ta douce et tendre compagnie, ma Fanchonnette !

~ FIN ~